lundi 14 novembre 2016

Autoportrait d'une écrivaine refoulée

les titres des livres que j'avais envie d'écrire et que je n'ai jamais écrit (mais il n'est peut-être pas trop tard !) :

- Sociologie de l'auto-stoppeur : étude sociologique commencée à mes 15 ans et jamais tout à fait finie, lors de mes nombreux, très nombreux déplacements en auto-stop dans le monde entier. Je prenais des notes des gens rencontrés, je posais milles questions et savais en général, en redescendant de la voiture, selon le temps imparti, leur arbre généalogique, leur parcours professionnel, leur rapport à leur mère, à leur père, leurs passions, la raison pour laquelle ils prennent les autostoppeurs, leurs goûts culturels, et un aperçu de leurs aptitudes à parler d'eux ou pas, leur curiosité envers autrui, leur adaptabilité à autre univers que le leur. Passionnant. C'est vrai que je suis très très curieuse.
 
- Les racines de l'âme : étude musicologique du lien universel entre le blues, le fado, le flamenco et le Kan ha Diskan. Je devais avoir 20 ans quand j'eus ce projet. J'avais très envie d'aller rencontrer, aux 4 coins du monde, les musiciens qui animent ces musiques populaires, et qui, à travers leurs voix, leurs chants, sont à l'unisson des peines, des joies du commun des mortels. Ces musiques, nées sur le bord de la route, au champs ou au coin du feu, nous racontent les mêmes choses, et transcendent alors les notions géographiques, les langues, pour ne laisser à nu que l'essence même de l'existence. Je voulais mettre en avant l'universalité des thèmes abordés, des choix harmoniques, des techniques vocales, des postures corporelles. Ecouter Camaron de la Isla, puis Denez Prigent puis Bessie Smith. Et ressentir la même émotion.
 
- J'ai longtemps eu envie de faire un court-métrage puis un livre sur le lien mère-fille sous forme d'interviews. Je voulais faire parler les filles de leur mère, puis ensuite, aller voir les mères et leur demander de parler de leur lien à leur fille. Cette idée m'est venue en parlant avec mes copines. Toutes avaient un lien complexe avec leur mère. Et sans en tirer de conclusions hasardeuses ou faire une généralité, souvent, dans mes rencontres, les filles disent toujours que c'est compliqué avec leur mère. Au lieu de commencer ce court-métrage, j'ai entamé une psychanalyse ! Je n'avais pas trouvé de titre pour ce projet.

- Parcours d'une cure : Projet de livre pour raconter mon expérience de la psychanalyse, et du processus de la cure, ces 10 dernières années.  Au delà du travail minutieux, difficile, et passionnant de la quête de soi, il est aussi fascinant de comprendre les mécanismes en œuvre dans un cabinet d'analyste, si souvent mécompris et déformés. Ça ne serait pas un livre théorisant mais plutôt la compréhension intime de quelqu'un qui n'est pas psychanalyste, qui n'a pas forcement les clés théoriques pour comprendre ce qui se trame -transfert/contre transfert- et cependant, qui les éprouve, ces mécanismes,  et les assimile, les incorpore et les comprend de manière intuitive, puis ensuite, s'en sert pour travailler ses propres problématiques. 

Pourquoi ne pas avoir écrit ces livres ?
Bing........allez, encore 10 années de psy.....

Jules.
 

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