mardi 16 octobre 2018

No.

Brutale amputation
de mes douces utopies
Je pleure et je rie
entre peur et désolation 

Je m'arrache à sa peau
Je m'arrache à ses mots
Je souffre de ses maux 
Mon ventre et ses couteaux

Rester et souffrir
Partir et  souffrir
Et vomir
          les méandres de notre amours fol
Se battre, lutter, chuter
comme au théâtre

Elle sait l'impossible
Caresse du bout des doigts ma tête
Elle connaît sa propre tempête
et à nos deux douleurs, s'ébattre
peau a peau, indicible, invincibles
et à jamais vaincu.


Jules.














lundi 19 février 2018

Champ de bataille

Ne pas dormir sur ses deux oreilles.
Savoir que je suis insecure 
Chercher la faille, la balle, la douille, la morsure
Poser La question du bonheur au milieu du champ de bataille

La réponse ne me fait plus mourir
Je connais mon stratagème
Je sais les armes que j'use
Pour balafrer le semblant de calme 

Le piège s'ouvre, béant et sombre
Je me vois venir, faire, souffrir, 
Et attendre la bête, tapie dans l'ombre 
Starting block, prête à bondir

Je la caresse du bout des doigts,
Je veux qu'elle reste au tapis,
Qu'elle ronronne et dorme sur le lit
et qu'on vive, elle et moi.

Jules.


samedi 14 octobre 2017

Renouveau

Il fait très beau. je me réveille légère. j'ai bien dormie. Je me suis couchée légère. J'ai passé une soirée douce et drôle, j'ai été au théatre j'ai rencontré des gens et papoté. je me sens prête à vivre ma solitude. Je me sens apte. Je trouve ma vie chouette ici. J'ai des amis formidables, je fais de la musique, j'ai des projets, j'ai envie. J'ai envie. J'ai envie de me réconcilier. Avec moi-même avant tout. Je suis prête pour ce périple. En solo. Sola. Ce matin, je n'ai pas peur du tout. Je vais aller aux champignons et ramasser des chataignes dans le soleil automnal. Et ce soir, je vais chanter des chansons au ukulélé sola. Et c'est bien.
Je sais que ca ne sera pas toujours bien, qu'il y aura aussi des downs. Mais il est temps d'y aller.

Jules.

mardi 10 octobre 2017

anaclitique



   Construire son propre échafaud

   Y déposer son cœur

   La main tremble, a peur

   Autour de nous les badauds

                  interrogent et jugent

                           

                                    le verdict absurde des innocents


Le peuple s'insurge

Le bourreau s’exécute

La main a tranché

Alea jecta est

 

 Jules.

mercredi 1 février 2017

no future

savoir qu'il n'y aura pas de famille.
de foyer ou de petite nichée.
se savoir sans famille,
sans photos à afficher.

Les cafés solitaires et le repas du soir
la nuit, les lumieres de la ville
                  apportent que peu d'espoir 
et au petit matin mon coeur misérable et vil
lacère, acide, l'aurore au hachoir.

Connaitre la réponse et la noyer
sous des tonnes des pensées
ramasser des fleurs 
et les laisser fâner
Oublier de flaner
happée par la peur

recommencer demain
et attendre la faim.

Jules

mercredi 21 décembre 2016

sweet home

De chez moi, je ne vois que le ciel. Certes, si je me mets sur la pointe des pieds, je vois les toits, les antennes, les lumières, et un bout du clocher du village. Au loin la campagne.
Le monde ne rentre pas chez moi. Je suis calfeutrée, coupée de la vie extérieure et comme seul horizon, la lourdeur du ciel d'hiver. Des rumeurs montent d'en bas, ici un moteur, là des voix humaines, un chien qui aboit, la cloche qui sonne le glas. J'allume la radio pour me sentir humaine. J'éteins. Le silence est étonnant. assourdissant. Je vois les pigeons, assis sur les toits, qui volent, dorment debout, picorent et se font des bisous. J'écoute ma pulsation. Est ce que je vis encore ? Ah oui. Mon cœur bat. Une bonne chose. Je me désagrège dans la solitude. Mes atomes sont constitués, mes globules se reproduisent, mes synapses fonctionnent, mes yeux voient, mais je disparais de ma propre vision. Je me sens folle. Dédoublée. Je me regarde de l'extérieur. Je m'épies. Je me demande ce que je fais là. Sur cette terre. Cette question existentielle qui vit avec moi tous les jours depuis que mon cerveau est opérationnel. Quel est le sens de tout ça ? moi ? le pigeon ? le chien qui aboie ? la femme que j'aime ? toi qui me lis ? quel est ton but ? Ton sens ? Te poses tu la question ? le pigeon lui, non. J'aurais aimé être un pigeon. A défaut d'être une artiste.
Je me pose la question au feu rouge, à Rennes, il pleut et il fait nuit, et les lumières sont déformées par mes vitres mouillées. Hubert Reeves a peut etre la réponse ? ou Boris Cyrulnik ? ou mon ami R. le joueur d'échecs ?
Certains me diront "il faut être heureux, il faut profiter de chaque instant, le temps passe vite". Le temps passe vite et vient la mort. L'injonction d'être heureux m'a toujours pesé, comme un âne de bât qui porte mille bagages et qui doit gravir la montagne. Et tout le monde pense que c'est simple pour l'âne. Or, c'est dur pour tout le monde. Vivre est dur. Ne pas vivre est pire.

J'ai besoin de cet espace clos. C'est pour ça que je suis là. Pour apprendre à ne pas me perdre entre 4 murs. Pour me regarder dans le miroir et ne pas y voir une étrangère. Me reconnaitre et ne pas savoir qui suis je.
Je cherche mon Moi, avec comme horizon des toits et du ciel. 
Ironie du sort. 

Jules.

mardi 13 décembre 2016

Cats and dogs

elle attend la tuerie
elle cherche mon courage
                                    qui gît à ses pieds
elle pleure et hait et se tait
                                    Recroquevillée
elle veut savoir qui je suis

je sens mon ventre
            car il souffre
mais j'ai oublié mon prénom
je respire dans son souffle
                                  
J'entends ses mots d'espoirs
Je me perds entre mon émoi
                             et mon moi
et la guerre rugit matin et soir
déchiquetant les trêves de soie

Je suis entre chien et loup,
entre chatte et louve
entre clair et obscur
entre elle et moi
entre-jambe  
entres
viens
pars

Jules.