mercredi 30 novembre 2016

himself

Ma vie charivari, et lui, jugeant sans cesse ma souffrance et étiquetant mes plaies. Ce silence qui a déjà dit les milles reproches. Ses mots durs, ses absences de regard, ses paroles destinées à d'autres mieux sans doute, plus conformes, plus normées, plus loin, sans lien. Comme si ma petite vie n'avait pas d'importance, d’intérêt dans ses petites affaires.... Ses affaires de voiture chères, de canapés chers, de restaurants chers, de vacances chères. 

Ma vie ne vaut pas chère, c'est sûr. L'économie des sentiments. Ne rien donner.

Le portrait cassé de la Fille. 
Le portrait craché de sa fille.

Tant se ressembler et tant se méprendre, se méconnaitre, se médire.
Détester son univers puant, médiocre, inculte, mesquin, raciste,
Lui, détester mon arrogance cultivée. Ma friche intérieure et mes cheveux en bataille. Garçon manqué, père raté.

Quelle pauvreté humaine. Tout le sens est là. 
Dans l'ascèse relationnel. 
Consommer pour ne pas penser à la pauvreté filiale. 
Refuser son rôle. Que sans doute, on lui a refusé. 
Il n'a pas su dire, faire.  
Oublier la filiation par dépit, par soulagement peut être.
Et après l'aigreur d'estomac. 
La colère dissimulée. La mise à distance, le désintérêt 
et sans doute aussi, une vie faite de deuils, de pertes, de regrets, de bidouilles, de méchancetés du quotidien.

Lui, mon miroir froid. Il mange autant qu'il est vide.

Jules.

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